Suite à une carrière de peintre annihilée par les remarques des grandes personnes, l’aviateur (qui est aussi le narrateur du livre) a dû renoncer à l’enfance pour devenir un homme raisonnable (« J’ai donc dû choisir un autre métier et j’ai appris à piloter des avions » ). Malgré tout, une petite flamme continue de brûler en lui…

Il sait en effet se fondre parmi les grandes personnes sans en être véritablement une. Il n’est pour autant plus un enfant, tant l’exaspèrent parfois les questions incessantes du petit prince.

A une période de sa vie, « quelque chose s’était cassé dans [son] moteur ». L’aviateur, alors complètement perdu, faisait preuve d’une grande solitude affective. Se trouvant au pied du mur, il décide de « réparer son moteur » et de retrouver en lui l’enfant qu’il était jadis.

Sa rencontre inattendue avec le Petit Prince va lui permettre d’effectuer ce voyage intérieur ô combien nécessaire. Il en ressortira transformé en profondeur :

• En devenant notamment altruiste (« J’avais lâché mes outils. Je me moquais bien de mon marteau, de mon boulon, de la soif et de la mort. Il y avait, sur une étoile, une planète, la mienne, la Terre, un petit prince à consoler ! Je le pris dans les bras. Je le berçai. » )
• En sachant apprécier la beauté de ce qui l’entoure (« On s’assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n’entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence… » )

Après cette « traversée du désert » , l’aviateur sera de nouveau en capacité de piloter son avion, de s’élever au-dessus de la banalité, et pourra ainsi montrer le chemin aux autres tel un messager porteur d’espoir et de chaleur humaine.